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Anxieuse? Moi? Ben voyons donc!

Je me suis effondrée de pleurs dans la salle de bain en allant tout simplement faire pipi. C'était dimanche passé. C’est vrai que ça faisait 2 verres de vodka-soda que je prenais en 2 heures (ou plutôt 1 heure), mais depuis le matin je n’étais pas bien. Je le sentais jusque dans mes trippes et j'ai préférée ignorer plutôt que de faire face. Mais la crise d'anxiété s'est d'avantage installée en moi. Elle se frayait un chemin depuis quelques semaines pour me transmettre un message que je refusais d'écouter à chaque fois. C’est quand j’ai pensé que je devrais peut-être consulter que j’ai éclaté en sanglots. Moi? Massothérapeute? Consulté?


J’avais envie de crier, de pleurer, de frapper! Et en même temps je ne voulais rien faire de tout cela. Personne ne devait savoir. Ma famille ne devait pas s'inquiéter pour moi. Après tout, c'était sûrement passager. Un simple trop plein... Comme ceux des dernières semaines. Je me suis ressaisie et suis sortie de la salle de bain.


La crise de dimanche dernier a été causée par deux choses: mon amour et mon fils. Deux des personnes les plus importantes à ma vie. L’un m’avait trouvé déplacé la veille entre amis et l’autre avouait ne pas s’être lavé et brosser ses dents régulièrement chez son père pendant sa semaine de relâche. Deux choses tellement annodines en réalité! Qui ne méritait en rien toute l'action qu'elle me demandait.


Mon fils de 15 ans est autiste. Son plus grand problème est la communication… et l’hygiène. Oh, il parle. Il tient des conversations tout à fait normal. Et des conversations d'ados aussi (du genre qu'il sait tout, à tout vu et connait à peu près tout. Les parents d'ados me comprendront ici ;-) ). Chez moi, il a un horaire établi. Du temps pour lui et pour prendre soin de lui. S’il oublie, mon chum et moi, on lui rappelle. On sait que c'est l'un de ses points à travailler. Un des trucs qu'il aura à travailler toute sa vie d'ailleurs. Pour son présent, pour son futur et pour son bien-être. Je n'ai jamais pensé à en glisser un mot à son père. Pour moi, c'est logique de veiller à ça... même à 15 ans. Mais ça ne semble pas être une priorité du côté de son paternel. Comme je suis une mère-louve, du genre ''si tu touches à mes enfants", et bien j'en ai parlé avec son père. Évidemment, nous n'avons pas les mêmes priorités. J'ai encaissée.


Je passe pour folle avec mon chum parfois. Parce que je n’en peux plus depuis un moment. Je suis fatiguée. Je ne dors presque plus. Je gère quatre employés et une petite entreprise que j’ai créé à partir de rien. Je paye tous les comptes de la maison et le loyer parce que mon chum sort tranquillement de dépression. N'allez pas croire que je me plain. Loin de là! Mais quand nos amis sont venu prendre un café en fin d'après-midi samedi passé, j'étais sec, presque bête et surtout je n'écoutais rien de ce que mon chum disait. En réalité, je voulais juste qu'il m'écoute et qu'il appui mes propos. J'avais travailler toute la journée et je voulais uniquement qu'il ne soit question que de ''moi'' ce soir là. Je voulais contrôler je ne sais pas quoi et en toute franchise, ce contrôle m'a brûlée ce soir-là! L'anxiété que j'avais réussie à terrer depuis quelques semaines remonta tranquillement à la surface. Mais je la cacha.


Je connaissais ça la dépression quand mon chum est tombé il y a un an. Il y a 12 ans de cela, ça m'est arrivée à moi.


J'aime cet homme fort du plus profond de mon cœur. Il apporte beaucoup à ma vie et sincèrement, sans vouloir avoir l'air quétaine, il est ce souffle de vie qui me rends toujours plus heureuse et qui me donne envie d'être toujours meilleure. Quand je l'ai vu tombé, j'ai voulu le protéger de la seule façon que j'aurais voulue qu'on prenne soin de moi des années auparavant. Je lui ai dit qu’il pouvait tout arrêter. Qu’il devait penser à lui. Et à lui seulement. Que je m'occuperais de tout le reste.


Grosse erreur! Il y a un an, je me suis vue beaucoup plus forte que ce que je suis en réalité. Ce dimanche dernier, en me regardant dans le miroir, je me suis vue brûlée, stressée, en colère avec un immense besoin soudain de vacances! Moi? Massothérapeute? Et bien oui!


Que je sois en relation d'aide, femme au foyer ou employée de bureau, ce serait arriver un jour ou l'autre. Pourquoi? Parce que je ne me suis pas écoutée. Un principe simple qui est beaucoup trop souvent associé à l'égoisme alors qu'il n'en est rien du tout.


Quand je dis que je ne me suis pas écoutée, je ne parle pas ici du choix de la salade alors que j'avais envie de pâtes. Ce n'est pas non plus d'avoir pris une douche rapide alors que j'avais envie de me prélasser dans un bain chaud. Ce n'est pas de ces petites choses là dont je parle. Bien que j'en convienne qu'elles soient tout à fait essentielles de choisir parfois. Je parle ici des fois ou j'ai dit oui, alors qu'au plus profond de moi je savais que je devais dire non. C'est d'avoir ignoré cette petite voix qui me disait que ce n'est pas un incident isolé, mais un évènement qui se reproduira. C'est d'avoir accepté quelque chose qui, je savais, n'allait pas servir mes intérêts. C'est d'avoir ignoré mes ''feelings'' et rester pris avec une patate chaude qui, je sais, pourrait bien finir par me brûlée... ou qui m'a déjà brûlée. Bref, c'est de ce type d'écoute dont je parle. Celle de mon moi intérieur. Cette voix qui me montre le chemin quotidiennement, mais que j'ai taie pour ne pas blesser qui que ce soit.


Depuis dimanche dernier, j'ai compris ça. J'ai compris que pour mon bien-être premier, je devais faire confiance à mon corps, ma tête et mes ''feelings''. Mettre tranquillement en place des façons de me protéger et de me respecter semble si simple pour certain que je me suprends à envier ces personne qui se mettent régulièrement en priorité. J'ai compris que mon bien-être physique et mental passeraient par moi et mes choix.


Peut-être n'est-ce pas assez? Peut-être est-ce utopique? Peut-être suis-je complètement dans le champ avec mon regard sur moi et la façon de me comprendre et de réaliser mes besoins. Je ne sais pas encore. Mais une chose certaine, c'est que c'est un début. Et ce début je l'accepte comme un vent nouveau. Ce n'est peut-être pas l'unique chose qu'il me faille comprendre pour stopper cette anxiété qui me ronge. Mais, aujourd'hui, d'écouter mes besoins m'a fait beaucoup de bien. Et parce que je réalise cela, je me sens déjà beaucoup plus légèrte qu'hier et plus posée pour demain.


Qu'est-ce que je compte faire à ma prochaine crise de panique? Je ne sais pas encore. Parce qu'il y en aura une, c'est certain. Ce que je sais, c'est que je vais devoir identifier la cause. Identifier ce qui m'a permis de décanter, et surtout, me demander pourquoi j'en suis arriver là. Apprendre à se connaître, ça n'a pas d'âge. C'est aussi ça que j'apprends.


Avec amour,


Annie, votre massothérapeute

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